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SRI AUROBINDO

Lettres sur le Yoga

Volume 3. Section 4

1. La triple transformation: psychique, spirituelle et supramentale

 I  II III IV V

2332

Les réalisations fondamentales de notre yoga sont:

1. La transformation psychique, afin qu'une dévotion complète devienne le mobile principal du cœur et régisse la pensée, la vie et l'action, en union constante avec la Mère et en sa Présence.

2. La descente de la Paix, du Pouvoir, de la Lumière, etc., de la Conscience supérieure, d'abord dans la tête et le cœur, puis dans l'être tout entier, emplissant jusqu'aux cellules du corps.

3. La perception de l'Un et du Divin infiniment partout, de la Mère partout, et le fait de vivre dans cette conscience infinie.

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2333

La réalisation doit, vous le savez, se fonder sur trois mouvements:

(1) l'ascension de la conscience jusqu'à une position au-dessus du mental et l'ouverture de la conscience cosmique;

(2) l'ouverture psychique, et

(3) la descente de la conscience supérieure et de sa paix, de sa lumière, de sa force, de sa connaissance, de son Ânanda, etc. dans tous les plans de l'être jusqu'au physique le plus matériel.

Tout cela doit se faire par l'action de la Force de la Mère, soutenue par votre aspiration, votre dévotion et votre consécration.

Tel est le Sentier. Quant aux autres questions, elles se régleront sous l'effet de ces réalisations et pour cela, vous devez avoir foi en l'action de la Mère.

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2334

Lorsqu'on parle de l'étincelle divine, on considère l'âme comme une parcelle du Divin descendue dans la manifestation, plutôt que comme un élément qui se serait séparé du cosmos. C'est la nature qui s'est formée en émergeant des forces cosmiques: le mental est sorti du mental cosmique, la vie de la vie cosmique, le corps de la Matière cosmique.

L'âme accède à trois réalisations: (1) la réalisation de l'être psychique et de la conscience psychique qui constituent l'élément divin dans l'évolution; (2) la réalisation du Moi cosmique qui est un en tous; (3) la réalisation du Divin suprême, d'où sont venus à la fois l'individu et le cosmos, et de l'être individuel (jîvâtman) comme parcelle éternelle du Divin.

Nouvelles Lumières sur le Yoga, chapitre 4.

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2335

Le physique est évidemment la base; celle du surmental se situe entre les deux hémisphères. L'hémisphère inférieur contient nécessairement tout le mental, y compris ses plans supérieurs, ainsi que le vital et le physique. L'hémisphère supérieur contient l'Existence-Conscience-Béatitude divine qui trouve sa formulation dans le supramental. Le surmental est situé au sommet de l'hémisphère inférieur; il est le plan intermédiaire ou plan de transition entre les deux.

L'être psychique se tient derrière le cœur et soutient le mental, la vie et le corps. Dans la transformation psychique, il y a trois éléments principaux: (1) l'ouverture du mental intérieur occulte, du vital intérieur occulte, du physique intérieur occulte, si bien que l'on devient conscient de ce qui s'étend derrière le mental, la vie et le corps de surface; (2) l'ouverture de l'être psychique ou âme qui vient ainsi en avant et gouverne le mental, la vie et le corps en les orientant tous vers le Divin; (3) l'ouverture de tout l'être inférieur à la vérité spirituelle: ce dernier stade de la transformation peut être qualifié de psycho-spirituel. La transformation psychique peut fort bien faire passer l'être de l'individuel au cosmique. Même l'ouverture occulte établit un lien avec le mental, le vital et le physique cosmiques. Le psychique réalise le contact avec l'existence du Tout, l'unité du Moi, l'amour universel et les autres réalisations qui conduisent à la conscience cosmique.

Mais tout cela résulte de l'ouverture au plan spirituel situé au-dessus et vient par une infiltration ou un reflet de la lumière et de la vérité spirituelles dans le mental, la vie et le corps. La transformation spirituelle proprement dite commence ou devient possible lorsqu'on s'élève au-dessus du mental et que l'on vit là, en gouvernant tout d'en haut. Même dans la transformation psychique on peut s'élever au-dessus, par une sorte d'ascension de l'être mental, vital et physique et son retour, mais on ne vit pas encore au-dessus, dans la conscience la plus élevée où résident le surmental et les autres plans qui se trouvent au-dessus du mental humain.

La transformation supramentale ne pourra venir que lorsque le couvercle entre les hémisphères inférieur et supérieur de l'existence sera retiré et que le supramental, et non le surmental, deviendra le pouvoir directeur de l'existence... mais rien ne peut être dit à ce sujet pour le moment.

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2336

La transmutation psychique de l'être et sa spiritualisation sont deux choses différentes. La transformation spirituelle est celle qui descend d'en haut, la transformation psychique est celle qui vient du dedans, par la domination du psychique sur le mental, le vital et le physique.

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2337

La transmutation psychique de l'être transforme la nature inférieure en apportant au mental une vision juste, au vital des impulsions et des sentiments justes, au physique des mouvements et des habitudes justes — tous orientés vers le Divin, tous fondés sur l'amour, l'adoration, la bhakti; elle leur fait enfin voir et sentir que la Mère est présente partout et en tous, et non seulement dans le cœur, que sa Force est à l'œuvre dans l'être; elle apporte au mental, au vital et au physique la foi, la consécration et la soumission.

La transformation spirituelle est la descente et la stabilisation de la paix, de la lumière, de la connaissance, du pouvoir, de la béatitude d'en haut; c'est aussi la perception du Moi, du Divin et d'une conscience cosmique supérieure en lesquels se transforme la totalité de la conscience.

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2338

Ces sentiments sont tous deux justes: ils indiquent les deux nécessités de la sâdhanâ. L'un consiste à aller au-dedans et à établir pleinement le contact entre l'être psychique et la nature extérieure. Par l'autre on s'ouvre vers le haut à la Paix, la Force, la Lumière, l'Ânanda divins au-dessus, on s'y élève et on les fait descendre dans la nature et le corps. Aucun de ces deux mouvements, le psychique et le spirituel, n'est complet sans l'autre. Sans la montée et la descente spirituelles, la transformation spirituelle de la nature ne peut pas se produire; sans l'ouverture psychique totale et le contact psychique total, la transformation ne peut pas être complète.

Les deux mouvements ne sont pas incompatibles; certains sâdhak commencent par le psychique, d'autres par le spirituel, d'autres encore poursuivent les deux à la fois. La meilleure manière est d'aspirer aux deux et de laisser la Force de la Mère agir selon les besoins et la tendance de la nature.

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2339

Si le développement d'une conscience supérieure n'apportait rien dont le mental n'ait déjà eu connaissance auparavant, il ne servirait pas à grand-chose. L'unification du psychique avec les forces et les activités de la conscience supérieure est tôt ou tard indispensable à la sâdhanâ.

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2340

La transformation psychique est la première des deux transformations nécessaires; si vous avez la transformation psychique, la seconde — c'est-à-dire la transformation de la conscience humaine ordinaire en conscience spirituelle supérieure — en est grandement facilitée; autrement, votre voyage risque d'être lent et ennuyeux, ou exaltant mais plein de périls...

Je n'ai jamais parlé d'une "transformation du psychique"; dans tout ce que j'ai écrit, il était question d'une "transformation psychique" de la nature, ce qui est tout différent. Je l'ai parfois qualifiée de transmutation psychique de la nature. Le psychique participe à l'évolution, il fait partie de la nature de l'homme: c'est sa partie divine; par conséquent, une transmutation psychique ne portera pas l'être au-delà du stade d'évolution actuel, mais elle le préparera à réagir positivement à tout ce qui vient du Divin ou de la Nature supérieure et le fermera à l'asoura, au Râkshasa, au Pishâtcha ou à l'Animal dans l'être, ou encore à toute résistance de la nature inférieure qui s'oppose à la transformation divine.

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2341

J'ai lu le compte rendu de votre sâdhanâ. Il n'y a rien à dire, je crois — car tout va bien — sinon que le plus important, pour vous, est d'attiser le feu psychique dans le cœur et d'aspirer de plus en plus à ce que l'être psychique vienne au premier plan pour diriger la sâdhanâ. Quand il le fera, il vous montrera les "nœuds d'ego non détectés" dont vous parlez et les dénouera ou les brûlera dans le feu psychique. Ce développement psychique et la transformation psychique de la conscience mentale, vitale et physique sont de la plus haute importance, car grâce à eux la descente de la conscience supérieure et la transformation spirituelle, sans lesquelles le supramental ne peut que demeurer à jamais très lointain, deviennent faciles et sans danger. Les pouvoirs, etc., ont leur place, mais elle est très petite tant que cela n'est pas fait.

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2342

Tout est dangereux dans la sâdhanâ ou peut l'être, sauf la transformation psychique.

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2343

L'âme, l'être psychique, est en contact direct avec la Vérité divine, mais dans l'homme, l'âme est masquée par le mental, par l'être vital et par la nature physique. On peut pratiquer le yoga et obtenir certaines illuminations dans le mental et dans la raison; on peut conquérir le pouvoir et s'ébattre dans toutes sortes d'expériences dans le vital; on peut même obtenir d'étonnantes siddhi physiques; mais si le vrai pouvoir de l'âme derrière ne se manifeste pas, si la nature psychique ne passe pas au premier plan, rien d'authentique n'a été accompli. Dans notre yoga, l'être psychique est ce qui ouvre le reste de la nature à la vraie lumière supramentale et finalement à l'Ânanda suprême. Le mental peut s'ouvrir spontanément à ses propres régions supérieures; il peut s'immobiliser et s'élargir en l'Impersonnel, il peut aussi se spiritualiser dans une sorte de libération statique ou nirvana; mais le Supramental ne trouve pas une base suffisante dans le seul mental spiritualisé. Si l'âme profonde est éveillée, s'il y a une naissance nouvelle et que l'on passe de la simple conscience mentale, vitale et physique à la conscience psychique, alors on peut pratiquer ce yoga; autrement (par le seul pouvoir du mental ou de n'importe quelle autre partie de l'être), c'est impossible... Si l'on refuse la nouvelle naissance psychique, si l'on refuse de devenir l'enfant nouvellement né de la Mère par attachement à la connaissance intellectuelle ou à des idées mentales ou à quelque désir vital, la sâdhanâ aboutira à un échec.

Lumières sur le Yoga, chapitre 3. Traduction de la Mère.

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2344

L'être psychique est toujours là, mais on ne le sent pas parce qu'il est masqué par le mental et le vital; lorsqu'il se découvre, on dit qu'il est éveillé. Une fois éveillé, il commence à prendre possession du reste de l'être, à l'influencer et à le transformer afin que tout puisse devenir l'expression vraie de l'âme intérieure. C'est cette transformation que l'on nomme conversion intérieure. Elle ne peut se produire sans cet éveil de l'être psychique.

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2345

En utilisant l'expression "ouverture du psychique", je pensais non pas à une ouverture psychique ordinaire qui peut dans une certaine mesure engendrer l'amour et la bhakti psychiques (par opposition à l'amour et à la bhakti vitales), mais à ce que l'on appelle la venue du psychique au premier plan. Quand elle se produit, on devient conscient de l'être psychique et de son don de soi simple et spontané, et l'on sent sa maîtrise directe (et pas seulement une influence voilée ou à demi voilée) s'exercer de plus en plus sur le mental, le vital et le physique. Le discernement psychique, en particulier, éclaire aussitôt les pensées, les émotions, les impulsions vitales, les habitudes physiques; il n'y laisse rien dans l'ombre et substitue les mouvements justes aux mouvements erronés. C'est cela qui est difficile et rare; plus souvent, le discernement a un caractère mental, et c'est le mental qui essaie de tout mettre en ordre. Dans ce cas, c'est la descente de la conscience supérieure qui, en passant par le mental, ouvre le psychique, et non le psychique qui s'ouvre directement.

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2346

Nul n'a jamais dit que l'ouverture du psychique devait forcément se faire d'en haut. Quand elle vient naturellement, elle est directe, et elle est alors plus efficace. Mais quand il est difficile d'obtenir l'ouverture directe, comme c'est le cas pour certaines natures, la transformation commence par le haut et la conscience qui descend doit libérer le centre du cœur. À mesure qu'elle agit sur le centre du cœur, le psychique augmente sa capacité d'action.

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2347

[La descente dynamique pénétrant d'en haut dans le cœur] peut aider le psychique à venir au premier plan, mais son action n'est pas toujours automatique; elle crée néanmoins des conditions plus favorables au psychique.

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2348

L'ouverture directe du psychique n'est facile que lorsque l'égocentrisme s'est beaucoup atténué, et aussi lorsque la bhakti pour la Mère est forte. Une humilité spirituelle, un sentiment de soumission et de dépendance sont nécessaires.

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2349

Ce que je veux dire quand je parle du psychique qui vient en avant est simplement ceci. D'ordinaire le psychique est profondément enfoui à l'intérieur. Très peu de gens sont conscients de leur âme: quand ils en parlent, ils entendent en général l'être vital + l'être mental ou encore la (fausse) âme de désir. Le psychique reste en arrière et agit seulement par l'intermédiaire du mental, du vital et du physique chaque fois qu'il le peut. Pour cette raison, l'être psychique — à moins qu'il ne soit très développé — n'a sur la vie de la plupart des hommes qu'une influence faible et partielle, dissimulée, mélangée ou diluée. Par "venir en avant", j'entends qu'il sort de derrière le voile, que sa présence est déjà ressentie dans la conscience quotidienne de veille, que son influence emplit, domine, transforme le mental et le vital ainsi que leurs mouvements, et même le physique. On est conscient de son âme, on ressent le psychique comme son être vrai, le mental et le reste commencent à n'être que des instruments de ce qui est au plus profond de soi.

Le mental, le vital, le physique intérieur sont, eux aussi, voilés, mais se trouvent beaucoup plus près de la surface, et dans la vie des êtres humains développés, parfois même dans la vie des gens ordinaires, une bonne partie des mouvements ou des inspirations de ce mental, de ce vital et de ce physique intérieurs filtrent à travers le voile (mais pas dans toute leur plénitude ou toute leur pureté). Mais eux aussi, dans le yoga, retirent le voile au bout d'un certain temps et viennent au premier plan; leur action prédomine dans la conscience, tandis que l'on ne ressent plus les parties extérieures comme soi-même, mais comme une façade ou même une lisière de l'être.

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2350

Il me semble que vous devriez savoir maintenant ce qu'est l'être psychique, qu'il est derrière le voile ainsi que sa conscience; seule une petite partie émerge dans le mental, le vital et le physique. Quand cette conscience n'est pas masquée, quand vous êtes conscient de votre âme (l'être psychique), quand ses sentiments et sa conscience sont vôtres, alors vous avez la conscience de l'être psychique. Les sentiments et les aspirations de l'être psychique s'orientent tous vers la vérité, la conscience juste et le Divin; c'est la seule partie de l'être qui ne peut être atteinte par les forces hostiles et leurs influences.

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2351

L'être psychique émerge lentement chez la plupart des humains, même après qu'ils ont entrepris la sâdhanâ, tant il y a, dans le mental et le vital, de choses qui doivent se transformer et se réadapter avant que le psychique puisse être tout à fait libre. On doit attendre que le processus nécessaire soit suffisamment avancé pour que le psychique puisse déchirer son voile millénaire et venir en avant pour diriger la nature. Rien, il est vrai, ne peut donner autant de bonheur et de joie intérieure, bien que la paix puisse venir par la libération mentale et vitale ou par le développement d'une puissante samatā dans l'être.

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2352

Il n'y a pas de procédé pour faire venir le psychique au premier plan. Il en est de cela comme du reste: vous devez y aspirer, et cela ne pourra venir que lorsque vous aurez suffisamment avancé.

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2353

L'être psychique ne peut s'ouvrir pleinement que quand le sâdhak s'est débarrassé du mélange des mobiles vitaux dans sa sâdhanâ et qu'il est capable de s'offrir simplement et sincèrement à la Mère. S'il y a une tendance égoïste ou un mobile insincère, quels qu'ils soient, si l'on fait le yoga sous la pression d'exigences vitales ou plus ou moins pour satisfaire quelque ambition spirituelle ou autre, quelque orgueil, quelque vanité, quelque recherche du pouvoir et des honneurs ou pour avoir une influence sur les autres, ou encore avec une impulsion à satisfaire un désir vital quelconque à l'aide de la force yoguique, alors le psychique ne peut pas s'ouvrir, ou bien il ne s'ouvre qu'en partie ou de temps à autre et se referme ensuite parce qu'il est voilé par les activités vitales — le feu psychique s'éteint, étouffé par la fumée vitale. La même incapacité se produit si le mental veut prendre le rôle principal dans le yoga et repousse l'âme intérieure à l'arrière-plan, ou si la bhakti ou les autres mouvements de la sâdhanâ prennent une forme plus vitale que psychique. La pureté, la simple sincérité et la capacité de se donner sans égoïsme ni mélange, sans prétention ni exigence, telles sont les conditions de l'ouverture complète de l'être psychique.

Lumières sur le Yoga, chapitre 3. Traduction de la Mère.

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2354

Évidemment l'ego, tout comme le vital avec ses revendications et ses désirs, est toujours l'obstacle principal à l'émergence du psychique. Car tous deux obligent le sâdhak à vivre, à agir et même à faire la sâdhanâ pour lui-même, alors que la transformation psychique le fait vivre, agir et faire la sâdhanâ pour le Divin.

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2355

Si le désir est rejeté et ne gouverne plus la pensée, les sentiments ou l'action, et que l'on aspire avec constance à un don de soi entièrement sincère, le psychique s'ouvre en général de lui-même au bout d'un certain temps.

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2356

Pour amener le psychique en avant, il faut se débarrasser de l'égoïsme et de l'exigence (qui sont la base des sentiments vitaux) ou du moins ne jamais y céder.

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2357

Il n'y a abus majeur que s'il [le flot de l'amour et de la joie qui viennent du centre du cœur] est détourné par un ego vital fort et véhément, peu habitué à ce qu'on le corrige, ou encore un vital plein de kāmavāsanā. L'abus sera moindre s'il est le fait de petits égoïsmes, de petites vanités, ambitions, exigences du vital inférieur qui s'en nourrissent. Si vous vous gardez de tout cela, vous ne courez pas le danger d'en mésuser. Si le psychique fait apparaître le discernement psychique en même temps que l'amour, il n'y a aucun danger, car la lumière du discernement psychique refuse aussitôt tout mélange et tout abus.

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2358

Une aspiration constante et sincère et la volonté de se tourner vers le Divin seul sont le meilleur moyen de faire venir le psychique au premier plan.

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2359

Le psychique vient en avant de lui-même, soit par la constance de l'amour et de l'aspiration, soit lorsque le mental et le vital ont été préparés par la descente d'en haut et l'action de la Force.

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2360

Si la volonté de soumission existe dans l'être central, alors le psychique peut venir au premier plan.

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2361

L'être central est au-dessus de l'Âdhâr; la plupart des gens ne sont pas conscients de leur être central (le jîvâtman); ils ne perçoivent que leur ego.

Le psychique est l'âme, c'est une parcelle du Divin qui soutient le mental et le corps dans l'évolution. Le psychique reçoit l'aide divine directement du Divin.

L'être central est celui dont dépendent tous les autres êtres. S'il se soumet, c'est-à-dire s'il renonce à s'accomplir séparément pour devenir un instrument du Divin, la soumission du mental, du vital et du physique est plus facile.

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2362

Cela n'a rien à voir avec les circonstances favorables. Si l'être central oriente sa volonté vers l'union avec le Divin, il renonce à s'accomplir séparément.

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2363

L'être psychique doit se soumettre consciemment et avec une connaissance de plus en plus grande. Le psychique aspire au Divin ou répond à ce qui est divin, en principe il est soumis, mais il doit parfaire sa soumission dans le détail, en entraînant la soumission de l'être tout entier.

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2364

Aucune action, passée ou présente, ne peut empêcher le psychique de venir au premier plan, si l'on a vraiment la volonté de se débarrasser de ces obstacles et de vivre dans la conscience psychique et spirituelle.

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2365

Votre première expérience était l'ouverture du psychique; vous avez commencé à percevoir d'une part l'être psychique, ses aspirations, ses expériences, et d'autre part l'être extérieur en façade, comme deux parties séparées de votre conscience. Vous n'avez pas pu prolonger cette expérience parce que le vital n'était pas purifié et vous tirait à l'extérieur, dans la conscience extérieure ordinaire. Ensuite vous êtes retourné dans le psychique et vous avez été capable à la fois de voir votre nature vitale ordinaire, de prendre conscience de ses défauts, et de travailler, par le pouvoir du psychique, à sa purification. Je vous ai écrit au début que c'était cela qu'il fallait faire; car si le psychique est éveillé et au premier plan, on n'a pas de mal à rester conscient des éléments qu'il faut changer dans la nature extérieure, et il est aussi relativement facile de les changer. Mais si le psychique se voile et se retire à l'arrière-plan, la nature extérieure, abandonnée à elle-même, a du mal à rester consciente de ses mouvements faux et ne réussit pas, même au prix d'un grand effort, à s'en débarrasser. Vous pouvez voir vous-même, comme dans cette question de nourriture, que si le psychique est actif et éveillé, l'attitude juste vient naturellement et toutes les difficultés qui pouvaient exister s'atténuent bientôt ou même disparaissent.

Je vous ai dit aussi à l'époque qu'il y avait une troisième partie de la nature, l'être intérieur (mental intérieur, vital intérieur, physique intérieur) dont vous n'étiez pas encore conscient, mais qui, à son tour, devait s'ouvrir aussi. C'est ce qui s'est passé au cours de vôtre dernière expérience. Ce que vous avez senti comme une partie de vous-même, mais un vous-même qui n'était pas votre moi physique, s'élevant à la rencontre de la conscience supérieure, c'était cet être intérieur; c'était votre être vital supérieur (intérieur) qui montait ainsi pour rejoindre le Moi suprême, ce qu'il a pu faire parce que le travail de purification de la nature vitale extérieure avait vraiment commencé. Chaque fois que la nature extérieure se purifie, l'être intérieur acquiert une plus grande capacité à se révéler, à se libérer et à s'ouvrir à la conscience supérieure.

Quand cela se produit, plusieurs autres choses arrivent en même temps. Premièrement, on devient conscient du Moi silencieux au-dessus, libre, vaste, sans limite, pur, imperturbable devant les mouvements mentaux, vitaux et physiques, exempt d'ego et dépourvu des limitations de la personnalité; c'est ce que vous avez décrit dans votre lettre. Deuxièmement, le Pouvoir divin descend à travers ce silence et cette liberté du Moi et commence à agir dans l'Âdhâr. C'est ce que vous avez ressenti comme une pression; cette descente, passant par le sommet de la tête, le front, les yeux et le nez, indiquait que le Pouvoir travaillait à ouvrir les centres mentaux — en particulier les deux centres supérieurs: centre de la pensée et de la volonté, et centre de la vision — dans l'être mental intérieur. Ces deux centres sont appelés le lotus aux mille pétales et l'ājñācakra, entre les sourcils. Troisièmement, par cette action, les parties intérieures de l'être s'ouvrent et se libèrent; on est libéré des limitations du mental, du vital et du physique personnels et ordinaires et on commence à percevoir une conscience plus vaste dans laquelle on devient davantage capable de la transformation nécessaire. Mais c'est forcément une question de temps et de labeur prolongé, et vous n'en êtes qu'aux premiers pas dans cette voie.

Quand on pénètre dans l'être intérieur, on a tendance à s'intérioriser complètement et à perdre la conscience du monde extérieur; c'est ce qui est communément appelé samâdhi. Mais on doit aussi être capable d'avoir la même expérience (du Moi, de ce qui se passe dans la conscience intérieure, etc.) à l'état de veille. La meilleure règle, pour vous, sera de ne laisser l'intériorisation totale se produire que lorsque vous serez seul et que vous ne risquerez pas d'être dérangé, et à d'autres moments de vous habituer à avoir ces expériences avec la conscience physique éveillée tout en y participant ou du moins en les percevant.

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2366

Lorsque l'être psychique s'éveille, vous devenez conscient de votre âme, vous connaissez votre moi. Et vous ne commettez plus l'erreur de vous identifier à l'être mental ou à l'être vital. Vous ne les confondez pas avec l'âme.

Deuxièmement, lorsque l'être psychique s'est éveillé, il donne la vraie bhakti pour Dieu ou pour le Gourou. Cette bhakti est toute différente de la bhakti mentale ou vitale.

Dans le mental, on peut ressentir de l'admiration ou de l'estime pour la grandeur intellectuelle de l'homme — ou du Gourou — mais c'est purement mental, cela ne va pas très loin. Il n'y a bien sûr aucun inconvénient à avoir aussi ce sentiment, mais en soi il n'ouvre pas la totalité de l'être intérieur: le contact qu'il établit n'est qu'intellectuel.

La bhakti vitale ne cesse d'exiger. Elle impose ses conditions. Elle se donne à Dieu, mais sous certaines réserves; elle dit à Dieu: "Tu es si grand, je t'adore; alors maintenant, satisfais tel de mes désirs ou telle de mes ambitions, fais de moi un grand homme, un grand sâdhak, un grand yogi, etc."

Le mental non illuminé se consacre, lui aussi, à la Vérité, mais il pose ses conditions. Il dit à la Vérité: "Satisfais mon jugement et mon opinion"; il exige de la Vérité qu'elle se coule dans les formes propres au mental.

L'être vital aussi insiste pour que la Vérité se projette dans le mouvement de sa propre force. L'être vital tire à lui le Pouvoir supérieur, tire sans cesse à lui l'être vital du Gourou.

Tous deux (le mental et le vital) ont une arrière-pensée1 dans leur consécration.

Mais l'être psychique et sa bhakti ne sont pas comme cela. Parce qu'il est en communication directe avec la Divinité à l'arrière-plan, il est capable de vraie bhakti. La bhakti psychique n'a pas d'exigences, pas d'arrière-pensées. Elle se satisfait d'exister. L'être psychique connaît la bonne manière d'obéir à la Vérité. Il se donne véritablement à Dieu ou au Gourou, et parce que ce don de soi est authentique, il peut aussi recevoir véritablement.

Troisièmement, lorsque l'être psychique vient à la surface, il se sent triste si l'être mental ou vital se conduit sottement. Cette tristesse est la pureté offensée.

Quand le mental poursuit ses propres intérêts ou que l'être vital se laisse emporter par ses impulsions, c'est l'être psychique qui dit: "Je ne veux rien de tout cela; pourquoi suis-je ici, après tout? Je suis ici pour la Vérité, non pour ces choses."

La tristesse psychique est, elle aussi, différente de l'insatisfaction mentale, de la tristesse vitale ou de l'abattement physique.

Si l'être psychique est fort, il fait peser sa pression sur l'être mental ou vital et les contraint, les force à changer. Mais s'il est faible, les autres parties en profitent et utilisent la tristesse psychique à leur avantage.

Il arrive parfois que l'être psychique, en venant à la surface, bouleverse l'être mental ou vital et mette tout en désordre. Mais si le mental ou l'être vital est plus fort que le psychique, celui-ci ne fait que projeter une influence de temps en temps et se retire peu à peu à l'arrière-plan. Il ne fait que crier dans le désert, et l'être mental ou vital continue son train-train.

Enfin l'être psychique refuse de se laisser tromper par les apparences. Il ne se laisse pas entraîner par le mensonge. Il refuse de se laisser abattre par le mensonge, mais il ne grossit pas non plus la vérité. Par exemple, même si, autour de lui, tout dit: "Dieu n'existe pas," l'être psychique refuse de le croire. Il dit: "Je sais, et je sais parce que je sens."

Et parce qu'il sait ce qui est à l'arrière-plan, il ne se laisse pas tromper par les apparences. Il sent aussitôt la Force.

Quand l'être psychique est éveillé, il rejette aussi toutes les impuretés de l'être émotif et le libère du sentimentalisme ou du jeu inférieur des émotions.

Mais il ne porte pas en lui la sécheresse du mental ou l'exagération des sentiments vitaux. Il donne la note juste à chaque émotion.

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2367

[Signes qui indiquent que le psychique vient au premier plan:] Au centre, amour, bhakti, soumission, don de tout, une vision au-dedans qui voit toujours avec clarté ce qui est spirituellement juste ou faux et rejette automatiquement ce qui est faux; un mouvement d'entière consécration de tout ce qui est en soi à la Mère.

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2368

C'est l'une des deux parties de l'expérience psychique; l'autre est un don de soi complet, l'absence totale d'exigence, la primauté de l'être psychique grâce auquel tout ce qui est faux, erroné, égoïste, contraire à la Vérité divine, à la Volonté divine, à la Pureté et à la Lumière divines est mis en évidence, se dissipe, ne peut prédominer dans la nature. Et pour accompagner tout cela, le développement des qualités psychiques: gratitude, obéissance, absence d'égoïsme, fidélité à la perception vraie, à l'impulsion vraie, etc. qui viennent de la Mère ou mènent à Elle. Quand cet aspect se développe, l'autre — Présence, Amour, Joie, Beauté — peut se développer aussi et être sans cesse présent.

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2369

La conversion qui maintient la conscience orientée vers la lumière et par laquelle l'attitude juste devient spontanée, naturelle et permanente, par laquelle le rejet aussi devient spontané, est la conversion psychique. C'est-à-dire que l'homme vit en général dans son vital: le corps est son instrument, le mental son conseiller et son ministre (sauf chez quelques intellectuels qui vivent principalement pour les choses de l'esprit; même ceux-là, cependant, sont soumis au vital dans leurs mouvements ordinaires). La conversion spirituelle commence lorsque l'âme en vient à exiger une vie plus profonds; elle est complète lorsque l'être psychique devient la base ou le guide de la conscience, que le mental, le vital et le corps sont menés par lui et lui obéissent. Évidemment, dès que cette conversion est devenue complète, le doute, l'abattement et le désespoir ne peuvent plus venir, bien qu'il puisse y avoir des difficultés et qu'il en subsiste encore. Quand, même si elle n'est pas complète, cette conversion est fondamentalement accomplie, ces choses n'apparaissent plus, ou bien sont des nuages qui passent rapidement à la surface; car il y a là un roc, une base inébranlable faite de réconfort et de certitude qui même si elle est en partie recouverte ne peut disparaître complètement.

La plupart du temps, cependant, le retour constant de la dépression et du désespoir, ou du doute et de la révolte, est dû à une formation mentale ou vitale qui s'empare du mental vital et le fait tourner sans cesse en rond dans le même cercle à la moindre provocation, ou même sans raison. C'est comme une maladie que le corps accepte par habitude et parce qu'il y croit, même s'il en souffre; une fois mise en route, la maladie suit son cours habituel, à moins qu'elle ne soit brusquement interrompue par une puissante force contraire. Si le corps parvient à refuser son consentement, la maladie cesse aussitôt ou en peu de temps; c'était le secret de la méthode Coué. De même, si le mental vital refuse son consentement, refuse de se laisser dominer par les suggestions et les mouvements de l'habitude, on peut mettre fin rapidement à ces retours de la dépression et du désespoir. Mais il n'est pas facile à ce mental d'éliminer son habitude et de sortir de ce cercle vicieux, une fois qu'il a pris l'habitude de donner son assentiment et même si cet assentiment est tout à fait passif, douloureux et réticent. Cela ne devient facile que lorsque le mental refuse dorénavant de croire à la suggestion ou d'admettre les idées ou les sentiments qui déclenchent le mouvement.

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2370

Lorsqu'on est parvenu à un état où l'on cesse de croire aux pensées qui traversent le mental, où on cesse de les accepter, de leur permettre de gouverner la conduite, on doit comprendre que le mental vital n'est plus prédominant; car la nature du mental vital est toujours de voiler les vraies perceptions du mental et de le pousser à agir. Ni le mental vital, ni le mental physique, ne font partie des choses à éliminer, mais ils doivent être calmés, purifiés, maîtrisés et transformés. Ce sera entièrement accompli lorsque le mental pensant deviendra tout à fait conscient et que le psychique viendra en avant, conduira, gouvernera à la fois le mental pensant et l'être vital et physique. Votre mental pensant devient de plus en plus conscient; cela transparaît dans ce que vous écrivez, car les perceptions que vous exprimez sont tout à fait clairvoyantes et exactes et dénotent une compréhension de plus en plus juste. En outre, vous devenez conscient sous la pression grandissante du psychique à l'arrière-plan, qui cherche à venir en avant. Car ce que vous avez senti, et qui essayait de sortir, c'était le psychique lui-même. Cette sensation de fleurs et de parfums, de fraîcheur et de paix indique toujours que le psychique devient actif. Il s'est développé en vous depuis quelque temps, mais il était recouvert par des irruptions du mental vital qui ne voulait pas perdre son emprise ou sa place. Maintenant que le mental vital est calmé, c'est de nouveau le psychique qui fait pression pour venir au premier plan et établir son influence.

Les pensées qui vous sont venues plus tard, au sujet des fautes commises à l'égard des autres, du repentir et des raisons pour lesquelles vous ne pouviez pas établir de relations justes avec eux, étaient le résultat de cette émergence psychique. Car lorsque le psychique vient au premier plan ou influence fortement le mental ou le vital, on commence à voir clairement et correctement sa propre nature, sa propre action, les choses et les gens, et à avoir des sentiments justes. C'est aussi sous cette pression du psychique, alors que le mental avait ces pensées et ces perceptions justes, que le vital s'est repenti des actions passées et a voulu demander pardon. Mais alors que cette tendance à demander pardon était en elle-même un sentiment juste, l'extérioriser physiquement n'aurait pas été la manière d'agir la plus sage ou la meilleure. Alors le psychique lui-même vous a dit aussitôt ce qu'il fallait faire: demander plutôt pardon à la Mère. Le nécessaire ayant été fait dans le mental et le vital, le psychique nettoya ensuite toute la conscience et y ramena son calme et sa paix. Je vous explique tout cela pour que vous puissiez commencer à comprendre ces fonctionnements intérieurs, et ce que signifient le psychique, son action et son influence.

Votre vision d'un autre monde lumineux, paisible et beau était une sorte d'image symbolique de la conscience physique véritable et du monde où elle vit, de la conscience physique telle qu'elle est lorsqu'elle se trouve sous la domination directe du psychique, et du caractère du monde qu'elle tend à se créer.

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2371

C'est sans doute votre être psychique qui est venu en avant, ou alors c'est votre être vital véritable qui a réussi à venir au premier plan, parce que vous avez adopté l'attitude psychique. Quand l'être psychique vient en avant, la perception du vrai et du faux, du divin et du non-divin, de l'aspect spirituellement juste et faux des choses devient automatique; les attaques et les mouvements faux du mental et du vital sont aussitôt démasqués et disparaissent sans pouvoir rien faire; petit à petit, le vital et le physique, tout comme le mental, se remplissent de la lumière et de la vérité du psychique, du sentiment juste et de la pureté du psychique, et les attaques violentes comme celles que vous subissez deviennent impossibles. Quand l'être vital véritable vient en avant, il est vaste, fort et calme; c'est un guerrier impassible et puissant du Divin et de la Vérité, qui repousse tous les ennemis, qui apporte une force et une puissance véritables et ouvre le vital à la conscience supérieure. Vous devez voir lequel des deux vous sentez en vous.

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2372

C'est l'être psychique en vous qui est venu au premier plan, et quand l'être psychique vient au premier plan tout est bonheur, attitude juste, vision juste des choses. Bien sûr, dans un sens, c'est le même Moi qui présente différentes parties de lui-même. Mais quand ces différentes parties sont toutes sous la domination du psychique et qu'il les incite à .recevoir la conscience supérieure, toutes les parties commencent à s'harmoniser et à se refondre peu à peu dans les moules de la conscience supérieure, ce qui fait croître en eux la paix, la lumière, la force, l'amour, la connaissance, l'Ânanda: c'est ce que nous appelons la transformation.

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2373

C'est l'action de l'être psychique, qui se trouve mêlée aux incapacités du mental, du vital et du physique, et non l'être psychique lui-même, parce que celui-ci doit les utiliser pour exprimer le peu de sentiment psychique véritable qui perce à travers le voile. Par l'aspiration du cœur au Divin, l'être psychique se libère de ces incapacités.

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2374

Si c'est le sentiment de la Présence que vous avez, alors vous vivez dans la conscience du centre psychique. Penser avec le mental est bon, parce que cela y mène, mais ce n'est pas vivre dans le centre psychique.

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2375

C'est bien. Cela signifie que le psychique a émergé de nouveau. Quand le psychique est au premier plan, la sâdhanâ devient naturelle et facile; ce n'est plus qu'une question d'évolution naturelle et de temps. Quand le mental, le vital ou la conscience physique prédomine, la sâdhanâ est une tapasyâ et une bataille.

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2376

Ce que vous ressentez est la véritable ouverture psychique, et c'est à elle que vous devez aspirer sans cesse, en rejetant le reste, jusqu'à ce qu'elle devienne la base normale de votre conscience. Une fois qu'elle sera établie, vous pourrez faire appel, par son intermédiaire, à une vigueur d'en haut qui viendra renforcer le vital et éliminera la faiblesse. Votre sâdhanâ est encore trop mentale et, par conséquent, lente et difficile; c'est par l'ouverture psychique qu'un progrès plus satisfaisant et plus rapide deviendra possible.

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2377

Ce que vous décrivez, c'est l'action de l'existence ordinaire, non le yoga. Le yoga est une quête et non une recherche mentale; il ne procède pas par une expérimentation des contraires et des contradictions. C'est le mental qui agit ainsi, et c'est le mental qui analyse. L'âme ne scrute pas, n'analyse pas, n'expérimente pas: elle cherche, elle sent, elle a l'expérience.

La seule miette de vérité, dans ce que vous dites, est que le yoga est très souvent une succession de hauts et de bas, jusqu'à ce que l'on parvienne à une certaine hauteur. Mais il y a à cela une raison tout autre que les caprices de l'âme. Au contraire, quand l'être psychique est au premier plan et devient le maître, une action fondamentalement régulière s'établit et bien que le mouvement soit sujet à des difficultés et à des fluctuations, elles n'ont rien de brutal ni de dramatique.

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2378

L'âme renferme en elle toute la force possible, mais presque toute cette force est cachée derrière le voile et la différence vient de ce qui se révèle dans la nature. Chez certains, l'élément psychique est fort, chez d'autres il est faible; chez certains, le mental est la partie la plus forte et domine, chez d'autres le vital est le plus fort et guide ou entraîne. Mais par la sâdhanâ, l'être psychique peut être amené de plus en plus au premier plan et finit par prédominer et gouverner le reste. S'il gouvernait déjà, les luttes et les difficultés du mental et du vital n'auraient pas du tout ce caractère d'âpreté; car chacun, dans la lumière du psychique, verrait et sentirait la vérité et la suivrait de plus en plus.

Votre expérience d'un vaste espace où s'ouvrent de nombreuses routes était une image de la conscience supérieure où tous les mouvements de l'être sont ouverts, vrais, heureux; l'ignorance et l'incapacité de la nature inférieure disparaissent. C'est ce qu'apporte la lumière d'en haut.

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2379

L'action du psychique, lorsqu'il devient le principal pouvoir de l'être, s'exerce par un certain sentiment et par un sens psychique intrinsèque qui repousse le mensonge. Les domaines du mental situés au-dessus de l'intellect n'agissent pas de cette manière: là, ce sont le discernement et la volonté qui s'exercent, et leur action est plus vaste, mais moins sûre et pour ainsi dire moins automatique.

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2380

Lorsque la concentration se situe au sommet de la tête, cela signifie que l'être mental y rejoint la conscience supérieure et la résistance est minime ou nulle. Si elle se situe à l'autre endroit, c'est l'être psychique qui s'unit à la conscience supérieure, d'où le silence plus profond, puisque l'être psychique est plus central que l'être mental; mais par l'intermédiaire du psychique, le reste de la conscience inférieure tente aussi de se joindre à la conscience supérieure, et c'est là qu'une résistance se produit. La jonction du mental n'affecte pas le vital et le physique, c'est pourquoi ils restent ou peuvent rester calmes pour le moment; la jonction du psychique exerce sur eux une pression à laquelle leur première réaction sera cette sensation de fatigue et la dernière pourra être une grande agitation. Mais la jonction psychique, si elle réussit à se faire, agit beaucoup plus puissamment pour la transformation de l'être tout entier.

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2381

L'âme est le témoin, ce qui soutient, ce qui a l'expérience, mais elle n'est le maître qu'en théorie; en fait elle est le non-maître, anīśa, tant qu'elle accepte l'Ignorance. Car son consentement est général, ce qui signifie que la Prakriti gambade avec le Pourousha et en fait à peu près ce qu'elle veut. Quand il veut recouvrer sa maîtrise, mettre la théorie en pratique, il lui faut beaucoup de tapasyâ pour y parvenir.

Le psychique a toujours été voilé, consentant au jeu du mental, du physique et du vital, dépendant d'eux pour tout connaître à la manière ignorante du mental, du vital et du physique. Pourquoi donc seraient-ils obligés de changer dès qu'il prend tout juste la peine de murmurer ou de dire: "Que la Lumière soit"? Ils ont un pouvoir de négation formidable, ils peuvent refuser, et ne se privent pas de refuser catégoriquement. Le mental résiste en persévérant avec obstination dans ses arguments et en semant sans cesse la confusion dans les idées, le vital résiste par une mauvaise volonté acharnée, appuyée sur les raisonnements obligeamment fournis par le mental; le physique résiste par une inertie obstinée et une fidélité crasse aux vieilles habitudes, et quand ils en ont fini, la Nature générale apparaît et dit: "Comment, vous ne pensiez tout de même pas vous libérer de moi si facilement! Vous allez voir!", et elle vous assiège et vous fait rendosser la nature que vous aviez rejetée, autant de fois et aussi longtemps qu'elle peut. Et vous, vous dites que c'est l'âme qui veut continuer à "prendre du bon temps" et qui va, toute réjouie, en redemander!

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2382

Il y a toujours, dans le mental, le vital, le corps, une partie qui est influencée par le psychique ou peut l'être; on peut l'appeler psycho-mental, psycho-vital, psycho-physique. Selon la personnalité ou le degré d'évolution de chacun, elle peut être petite ou grande, faible ou forte, voilée et inactive ou prédominante et active. Quand elle agit, les mouvements du mental, du vital ou du physique adoptent les motifs ou les buts du psychique, participent de sa nature ou poursuivent ses objectifs, tout en les modifiant selon la manière propre au mental, au vital ou au physique. Le psycho-vital cherche le Divin, mais sa consécration est pleine d'exigences, de désir, d'impatience vitale. Le psychique ne connaît rien de tel, car il se caractérise au contraire par le pur don de soi, l'aspiration et l'intensité du feu psychique. Le psycho-vital est sujet à la douleur et à la souffrance, qui n'existent pas dans le psychique.

L'Âtman n'est pas le psychique: l'Âtman est le moi qui est un en tous, calme, vaste, à jamais en paix, toujours libre. L'être psychique est l'âme au-dedans qui fait l'expérience de la vie et se développe à mesure qu'évoluent le mental, la vie et le corps. Le psychique ne souffre pas comme le mental ou le corps; il n'a ni douleur, ni angoisse, ni désespoir; mais il existe un chagrin psychique qui est différent. C'est une sorte de tristesse tranquille et douce, pleine d'aspiration, que le psychique ressent lorsque les circonstances sont contraires au Divin, lorsque l'obscurité et les obstacles sont trop pesants, lorsque le mental, le vital et le physique recherchent d'autres choses, lorsque le mal, le mensonge, les ténèbres semblent trop forts pour la Lumière. Il ne se désespère pas mais il sent que ces choses ne devraient pas être et le désir du psychique qu'elles soient autrement devient si intense qu'il est ressenti comme une tristesse.

Quant au fait que le psychique ne soit pas au premier plan, cela ne peut venir d'un coup: les autres parties de l'être doivent être préparées au changement et le voile intermédiaire s'amincir peu à peu. C'est dans ce but que les expériences viennent et que le travail se fait sur le mental, le vital et le physique intérieurs autant que sur la nature extérieure.

Votre vision représentait le chemin qui mène au but. Shiva sur le chemin est le Pouvoir qui déverse la lumière, mais scrute aussi le sâdhak pour voir s'il est prêt à aller plus avant. Quand il le laisse passer, alors c'est un flot d'expériences nouvelles et plus hautes, la marche et le progrès des forces divines, des Dieux et de leurs pouvoirs, la transformation de la nature en une conscience supérieure. Ce sont ces pouvoirs que vous avez vu passer dans votre vision.

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2383

La division de l'être, dont vous parlez, est un stade nécessaire dans le développement et l'expérience yoguiques. On sent que l'être est double: l'être intérieur psychique, qui est l'être vrai, et l'autre, l'être humain extérieur, qui est un instrument pour la vie extérieure. Vivre, comme vous le sentez, dans le psychique intérieur, en union avec le Divin, tout en accomplissant un travail extérieur, est le premier stade du Karmayoga. Il n'y a rien de mal dans ces expériences; elles sont indispensables et normales à ce stade.

Si vous ne sentez pas de pont entre ces deux parties de l'être, c'est peut-être parce que vous n'êtes pas encore conscient de ce qui les relie. Il y a un mental intérieur, un vital intérieur, un physique intérieur qui relient le psychique à l'être extérieur. Vous n'avez cependant pas à vous en inquiéter pour le moment.

L'important est de conserver ce que vous avez et de le laisser grandir, de vivre sans cesse dans l'être psychique, dans votre être vrai. La volonté psychique s'éveillera le moment venu et orientera vers le Divin tout le reste de la nature, de sorte que même l'être extérieur se sentira en contact avec le Divin et mû par le Divin dans tout ce qu'il est, tout ce qu'il sent, tout ce qu'il fait.

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2384

C'était certainement une expérience de grande valeur, une expérience psychique par excellence2 "Une sensation de douceur veloutée au-dedans, une plasticité ineffable au-dedans", c'est là une expérience psychique et cela ne peut pas être autre chose. Elle signifie que la substance de la conscience s'est modifiée, en particulier dans la partie vitale émotive, et une telle modification, si elle persiste ou se répète jusqu'à devenir permanente, serait un grand pas dans ce que j'appelle la transformation psychique de l'être. C'est justement grâce à ces modifications dans la substance intérieure que la transformation devient possible. En outre, grâce à cette modification, une connaissance a pu commencer à apparaître, car dans le yoga, nous entendons par connaissance non la pensée ou les idées relatives au domaine spirituel, mais la compréhension psychique qui vient de l'intérieur et l'illumination spirituelle qui vient d'en haut. Le premier effet a été, par conséquent, ce sentiment qu'"il n'y a aucune ignominie à ne pas comprendre, que la véritable compréhension viendra seulement quand on aura réalisé que l'on est tout à fait impuissant". C'était là, en soi, un commencement de compréhension, de compréhension psychique, quelque chose que l'on sent au-dedans et qui jette une lumière ou fait jaillir une vérité spirituelle que la simple pensée n'aurait pu apporter, et aussi une vérité qui a pour effet d'apporter à la fois l'illumination et le réconfort dont vous aviez besoin; car le psychique apporte toujours avec lui la lumière et le bonheur, une compréhension intérieure, le soulagement et le réconfort.

Un autre aspect très prometteur de cette expérience est qu'elle est venue en réponse immédiate à un appel au Divin. Vous aviez demandé la compréhension et la solution, et aussitôt Krishna vous a montré les deux: la solution qui était le changement de conscience au-dedans, la plasticité qui rendait possible la connaissance, et aussi la compréhension de l'état mental et vital où pouvait venir la vraie connaissance, ou le vrai pouvoir de connaissance. Car la connaissance intérieure vient du dedans et d'en haut (soit du Divin dans le cœur, soit du Moi au-dessus) et pour qu'elle vienne, l'orgueil que tirent le mental et le vital des idées mentales de surface et leur attachement à ces idées doivent disparaître. On doit savoir que l'on est ignorant avant de pouvoir commencer à savoir. Cela démontre que je n'ai pas tort de préconiser l'ouverture psychique puisqu'elle est la seule solution. Car plus le psychique s'ouvre, plus des réponses comme celle-ci, et bien d'autres, deviennent fréquentes, et la transformation intérieure par laquelle elles deviennent possibles se poursuit elle aussi.

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2385

Je suppose que cette expression ["plasticité intérieure"] désignait la plasticité psychique qui rend possible la consécration, ainsi qu'une libre ouverture au Divin qui agit d'en haut. La plasticité intérieure est le contraire de la rigidité qui s'obstine à conserver ses propres idées, ses sentiments, ses modes habituels de conscience, en s'opposant aux choses supérieures qui descendent ou viennent du psychique au-dedans.

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2386

Si c'était quelque chose dans le cœur, c'était sans doute le psychique à l'arrière-plan, qui est souvent ressenti comme très profond ou émergeant d'une profondeur. Si l'on va vers lui, on a souvent l'impression de pénétrer dans un puits profond.

Le choc était sans doute la force psychique essayant d'ouvrir le couvercle mental et vital qui recouvre l'âme.

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2387

C'est évidemment le psychique; on le voit souvent comme un puits profond ou un gouffre dans lequel on plonge; mais ici, c'est évidemment le psychique qui pénètre dans tous les plans inférieurs et s'élève aussi jusqu'aux plans supérieurs.

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2388

L'être psychique est dans le centre du cœur, au milieu de la poitrine (pas dans le cœur physique, car tous les centres sont au milieu du corps), mais il est loin en arrière. Lorsqu'on s éloigne du vital pour aller vers le psychique, on a l'impression de descendre de plus en plus profond jusqu'à ce que l'on atteigne le point central du psychique. L'être émotif est situé à la surface du centre cardiaque; de là, on pénètre en profondeur pour trouver le psychique. Plus on pénètre, plus le bonheur psychique que vous décrivez devient intense.

J'espère que la douleur a disparu. Quand des choses de ce genre se produisent, ne manquez pas d'appeler la Mère et laissez sa force agir sur vous.

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2389

Le psychique réside dans les profondeurs du cœur, mais profondément au-dedans et non à la surface où sont les émotions ordinaires. Mais il peut venir au premier plan et occuper la surface, tout en restant aussi à l'intérieur; même les émotions ne sont plus alors des mouvements vitaux, mais des émotions et des sentiments psychiques. Le psychique, lorsqu'il est ainsi au premier plan, peut aussi étendre son influence partout, au mental par exemple, afin de transformer ses idées, ou au corps pour transformer ses habitudes et ses réactions.

La personne que vous avez vue au-dessus de vous était sans doute moi-même, sous une certaine forme. Le sâdhak peut nous voir en vision, non seulement sous notre forme physique, mais aussi sous d'autres formes que nous revêtons dans des plans différents de l'être.

Cette expérience [...] est de celles que l'on a en rêve dans le plan vital, car dans ce plan les choses bonnes et mauvaises, plaisantes et déplaisantes sont très proches les unes des autres.

Déceler, comme vous l'avez fait, un défaut dans la nature ne l'élimine pas entièrement d'un seul coup, mais c'est un grand pas vers cette élimination. Il ne s'élimine pas tout de suite à cause de la force de l'habitude dans la nature; cependant, le fait même d'en être conscient et d'avoir la volonté de l'éliminer l'affaiblit et contribue puissamment à l'action de la Mère.

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2390

Votre vision se situait sur le plan mental et avait un caractère symbolique. Elle ne symbolisait pas tant votre propre situation que les difficultés générales qui empêchent de pénétrer profondément dans le centre psychique et d'y vivre. Le maidān plein de lumière était le centre psychique à son niveau le plus profond; l'espace intermédiaire plus sombre représente le voile de l'ignorance créé par l'abîme entre ce centre psychique profond et la nature extérieure. Le chakra qui tournait sans cesse en rond, vous empêchant d'approcher d'un côté (le côté mental) est l'activité du mental ordinaire; quand le mental se calme, c'est plus facile. Le serpent est l'énergie vitale qui recouvre le psychique et vous empêche d'approcher par le côté vital. Là aussi, si le vital se calme, il est plus facile de s'approcher.

Les coups sur le front étaient peut-être l'action d'une force qui cherchait à y ouvrir un centre, car entre les yeux se trouve le centre du mental intérieur, de la volonté et de la vision. Tous ces centres sont fermés dans la conscience ordinaire ou seulement entrouverts à la surface. Si le centre du mental intérieur s'ouvre, la paix, etc. d'en haut peut entrer facilement dans le mental et ensuite dans le vital, et tous deux — mental et vital — se calmeront.

La difficulté qui affecte les deux parties du mental est de celles que tout le monde rencontre quand apparaît la tendance à s'intérioriser. Elle se résout dans notre sâdhanâ par l'établissement d'une sorte d'harmonie grâce à laquelle, même en travaillant et en poursuivant les activités extérieures nécessaires, on peut continuer à vivre au-dedans, dans la plénitude de la vie et de l'expérience intérieures.

Reposez-vous toujours sur la Mère. Ces phénomènes sont les premiers rudiments de l'expérience yoguique et les difficultés du mental et du vital (qui ne sont pas celles que vous aviez avant, mais simplement les difficultés ordinaires des différentes parties de l'être à s'adapter et à s'harmoniser) se résoudront d'elles-mêmes.

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2391

C'est très bien: tout ce que vous écrivez démontre avec force l'émergence psychique dont j'ai parlé dans ma lettre d'hier. Il y a à la fois la plongée profonde dans le psychique et l'émergence de l'influence psychique sur le mental et le cœur. C'est en raison de la profondeur de la plongée que l'action est devenue si lente, parce que la conscience est trop intériorisée pour agir rapidement sur l'extérieur. C'est une étape par laquelle on passe dans le processus de la transformation intérieure. En même temps, les idées du mental, les perceptions et l'attitude mentale et vitale envers les choses, les événements et les gens prennent de plus en plus un caractère psychique. L'amour, la dévotion pour le Divin est le sentiment central de la nature psychique et il croît en vous à l'égard de la Mère, s'infusant dans tout votre être. Un amour psychique pour tous apparaît aussi; cet amour est intérieur et ne cherche pas à s'extérioriser comme l'amour vital qu'éprouvent d'ordinaire les humains. L'attitude psychique et spirituelle ne dépend pas non plus du bon ou du mauvais côté des êtres: elle existe en elle-même, elle les considère comme des âmes qui portent en elles le Divin, même s'il se dissimule sous un voile épais, et qui sont des enfants de la Mère.

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2392

Laissez croître en vous la douceur et le sentiment de bonheur, car ils sont le signe le plus fort de l'âme, de l'être psychique éveillé et en contact avec nous. Ne vous laissez pas troubler par les fautes que vous commettez en pensée, en parole ou en acte: éloignez-les de vous comme quelque chose de superficiel que le Pouvoir et la Lumière finiront par éliminer. Attachez-vous à l'essentiel: votre âme et ces réalités supérieures qu'elle apporte avec elle.

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2393

C'est l'âme, l'être psychique en vous, derrière le cœur, qui s'est éveillé et veut concentrer le mental sur le Divin. Il est de la nature du mental de s'extérioriser vers d'autres objets, mais désormais, quand cela se produit, un malaise apparaît dans le cœur, un chagrin psychique, parce que le cœur sent tout de suite que c'est faux, et le mal de tête survient à cause de la résistance à l'action de la Force divine. Cela se produit souvent au premier stade, après l'ouverture de la conscience à la sâdhanâ.

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2394

Il existe un chagrin psychique qui apparaît en général lorsque l'âme sent à quel point est forte la résistance dans le monde, et combien les Forces s'y déchaînent contre la Mère.

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2395

Le vital a peut-être assumé le chagrin psychique et lui a donné une expression plus véhémente et plus trouble; autrement, le chagrin psychique n'a rien de bouleversant.

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2396

La tristesse psychique a un caractère purificateur et non déprimant.

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2397

Le malaise suscité par le psychique n'est pas de la dépression; il a le caractère d'un rejet du mouvement erroné.

Si le malaise suscite une dépression ou une insatisfaction vitale, il n'est pas d'origine psychique.

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2398

Le malaise n'est là que pour vous rappeler d'être plus vigilant à l'avenir.

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2399

Le mental et le vital ont toujours été prédominants; ils se sont développés tout seuls et ont l'habitude d'agir par eux-mêmes. Comment voulez-vous qu'une influence du psychique, lorsqu'il vient en avant pour la première fois, soit plus forte qu'eux? Le psychique n'est pas mal à l'aise, il suscite en vous un malaise lorsque vous faites quelque chose de mal.

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2400

Pendant un millier de vies vous avez laissé le psychique à l'arrière-plan et vous vous êtes abandonné au vital. C'est pourquoi le psychique n'est pas vigoureux.

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2401

Vos larmes viennent de l'être psychique; ce sont les larmes de l'ardeur et de l'aspiration psychiques. À un certain stade, de nombreux sâdhak réagissent ainsi et c'est un très bon signe. Les autres sentiments et les autres tendances proviennent aussi de la même source. Cela indique que le psychique exerce une forte influence et se prépare à venir, comme nous disons, au premier plan. Acceptez ce mouvement et laissez-le s'accomplir.

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2402

Il est tout à fait exact qu'en pleurant, on fait entrer les forces qui devraient être maintenues au dehors, car lorsqu'on pleure on abandonne la maîtrise intérieure et on laisse s'exprimer une réaction vitale et l'ego. Seules les larmes du psychique n'ouvrent pas la porte à ces forces, mais ces pleurs sont dénués d'affliction; ce sont des larmes de bhakti, d'émotion spirituelle ou d'Ânanda.

Votre expérience était très belle; par des expériences comme celle-ci, l'être intérieur réalise ce qui doit, à l'état de veille, s'établir et former la base de la conscience et de la vie spirituelles.

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2403

Cette incapacité à se contrôler et cette ardeur exagérée indiquent évidemment qu'il s'agit d'un mouvement de nature vitale. Le vital peut participer à un mouvement, mais il ne doit pas dominer; il doit être subordonné au psychique.

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2404

Ce sont des mouvements du vital soumis au contact du psychique. Si, en dessous, la fondation psychique est solide, on la sentira comme une tranquillité et une confiance sous-jacentes ou un ferme esprit de consécration.

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2405

On peut avoir une ardente aspiration dans le cœur, mais la paix ne doit pas en être troublée.

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2406

Je crois qu'il vaut mieux arrêter cela [l'ardente aspiration dans le cœur] pour le moment. Il est bien possible que le vital en profite pour susciter une insatisfaction à l'égard du progrès de la sâdhanâ. L'ardeur psychique n'engendre aucune réaction d'impatience, d'insatisfaction ou de trouble.

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2407

Les exigences étaient déjà là; quand le contact psychique se produit, l'amour s'intensifie, mais le vital inférieur mêle à l'amour toutes sortes d'exigences.

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2408

Le feu psychique est le feu de l'aspiration, de la purification et de la tapasyâ; il vient de l'être psychique. Ce n'est Pas l'être psychique, c'est un pouvoir de l'être psychique.

L'être psychique est un Pourousha, non une flamme; le feu psychique n'est pas l'être, c'est quelque chose qui lui est propre.

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2409

C'est le feu d'Agni que vous sentez. Agni est, tout à la fois, un feu d'aspiration, un feu de purification, un feu de tapasyâ, un feu de transformation.

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2410

Agni, sous la forme d'une aspiration pleine de calme et de don de soi concentrés, est certes la première chose qu'il faut allumer dans le cœur.

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2411

C'est la Force de la Mère qui agit dans Agni.

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2412

Le feu constant de l'aspiration doit être allumé, c'est vrai, mais ce feu est celui du psychique et il s'allume ou s'enflamme et grandit à mesure que le psychique se développe au-dedans, et pour que le psychique se développe, la tranquillité est nécessaire. C'est pourquoi nous avons travaillé, la Mère et moi, à faire grandir en vous à la fois le psychique et la tranquillité, et pour cette raison, nous voulons que vous attendiez les effets de l'action de la Mère avec toute votre patience et toute votre confiance. Se souvenir sans cesse de la Mère alors que brûle un feu toujours égal et qui ne vacille point est, en soi, un progrès considérable dans la sâdhanâ; il doit être préparé par divers moyens tels que les expériences que vous avez eues. Restez donc ferme dans votre confiance et tout ce qui doit être fait sera fait.

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2413

Le feu central est situé dans l'être psychique, mais il peut être allumé dans toutes les parties de l'être.

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2414

C'est seulement dans la conscience physique qu'il est difficile d'entretenir le feu; le physique peut sans peine suivre indéfiniment un train-train invariable, mais il lui est difficile de soutenir un effort éveillé et constant. Avec le temps, cependant, on peut l'y préparer. Toute l'aide vous sera donnée.

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2415

C'est égoïste si l'ego croit qu'il est le feu psychique. Si la conscience se sent identifiée au feu psychique et s'aperçoit que le feu peut brûler toutes les impuretés, alors l'expérience est authentique.

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2416

Si la conscience demeure tranquille, c'est un fait que le psychique sortira de plus en plus des profondeurs intérieures pour se manifester, et un clair sentiment de ce qui est vrai et spirituellement juste, et de ce qui est erroné ou contraire à la vérité, apparaîtra; il apportera aussi le pouvoir de rejeter ce qui est hostile, erroné ou contraire à la vérité.

Votre expérience du Feu est tout à fait juste; c'est le grand feu de la purification et de la concentration (celle-ci consiste à rassembler la conscience et à l'orienter fixement vers le Divin), le feu que tous doivent traverser pour rejoindre la Mère et s'unir à elle en permanence et totalement.

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2417

Cette sensation de chaleur dans le cœur vient tantôt de approche du feu d'Agni, tantôt de celle de l'amour ou de l'Ânanda, tantôt simplement d'un contact de la Force.

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2418

La crainte de ce feu que vous avez vu n'est pas fondée, car c'est le feu purificateur d'Agni que vous voyez brûler et il est inoffensif; il ne fait que déblayer ce qui ne doit pas être là. C'est pourquoi il est suivi d'une sensation de légèreté et de vide. Vous n'avez qu'à rester calme et à laisser le feu accomplir son œuvre. La chaleur que l'on ressent à ce moment-là n'est pas celle de la fièvre, ni une chaleur maladive. Ensuite, comme vous l'avez senti, tout devient frais et léger.

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2419

Tout ce que vous ressentez est simplement le feu d'Agni brûlant dans diverses parties de l'être qu'il prépare à la transformation. L'émergence du psychique est tout autre chose et se révèle par des indications psychologiques.

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2420

C'est sans doute une association d'idées qui vous fait assimiler Agni au psychique. Le feu individuel d'Agni a évidemment pour point de départ le psychique, mais le simple fait que le feu brûle ne signifie pas que le psychique vienne au premier plan.

Quand ce feu brûle dans le cœur, c'est le feu dans le psychique. Le feu psychique est individuel et revêt en général la forme d'un feu d'aspiration ou de tapasyâ personnelle. Ce Feu-ci est universel, et il est venu d'en haut.

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2421

Le feu psychique peut brûler dans le vital. Il s'agit de savoir si c'est le feu de la Force générale, qui vient d'en haut, ou si c'est le feu de l'aspiration et de la tapasyâ de votre âme.

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2422

Tous ces phénomènes sont des signes, qui maintenant se répètent souvent, du processus en cours. La chaleur est l'effet du feu psychique qui brûle les obstacles; la fraîcheur et la tranquillité complète en sont le résultat. La tendance au sommeil est en réalité une tendance à s'intérioriser, à aller dans les profondeurs de la conscience intérieure, due à la pression qui pousse à la transformation.

La vaste lumière que vous avez vue était l'immensité de la conscience vraie, libérée des limites étroites du mental humain, du vital humain, de la conscience physique humaine. Le mental est étroit, c'est vrai, non seulement le vôtre, mais celui de tous les êtres humains, même les plus évolués, si on le compare à l'immensité de la vraie conscience qui est sans limites. C'est précisément cette immensité qui viendra par la sâdhanâ; ces processus sont en train de vous y préparer. La pluie de fleurs indique une abondance de qualités et de mouvements psychiques, et la fleur blanche de la victoire mentale indique la prochaine étape qui se prépare maintenant: la victoire du mental de la lumière intérieure sur l'ignorance extérieure.

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2423

La chaleur dans le corps vient simplement du travail qui se fait à l'intérieur; c'est ce que l'on appelle la chaleur de tapas; elle n'est nullement malsaine comme celle de la fièvre. Le parfum délicieux que vous sentez est une odeur subtile ou psychique, tout comme la vision du lotus est une vision subtile ou psychique.

Souvent on voit ou on sent intérieurement l'être psychique sous la forme d'un enfant; c'est peut-être cela que vous ressentez au-dedans de vous; il exige une complète sincérité, "lais le mot sincérité est employé ici dans le sens d'une ouverture aux seules influences et impulsions divines. Cela ne signifie pas que vous avez commis une faute, mais simplement que votre psychique veut que vous soyez tout entier sous sa seule direction, pour que tout en vous soit consacré au Divin seul. Le sentiment de chagrin est sans doute une réaction de votre vital à cette exigence: il croit qu'il a fait une erreur, mais ce sentiment de chagrin n'est pas nécessaire. Le vital peut attendre tranquillement que le psychique fasse tout ce qu'il faut en temps opportun.

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2424

Le feu que vous avez vu était, de nouveau, le feu psychique de la purification et de la tapasyâ, et la guirlande était l'offrande qu'il préparait pour la Mère: le psychique et la conscience divine (perle et diamant) dans le sâdhak. L'endroit merveilleux était sans doute aussi un symbole du psychique, et le lotus représentait l'ouverture de la conscience psychique.

Le lotus à douze pétales et le soleil à douze rayons symbolisent la même chose: la complète Conscience-de-Vérité de la Mère divine. Elle se levait, mais seulement à moitié. La couleur rouge symbolisait le Pouvoir.

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2425

Le feu que vous avez vu était le feu de l'être psychique, le feu de l'aspiration et de la tapasyâ, brûlant sous terre, c'est-à-dire dans le subconscient. Il ouvre la terre — la conscience physique — à la Lumière divine. Le clair de lune peut symboliser la conscience spirituelle, et la chambre votre être personnel ou votre conscience physique individuelle. À l'aide de ces clés, il vous sera facile de comprendre la signification de votre expérience.

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2426

Agni est le feu psychique, ce n'est pas la Présence divine. Si le psychique est actif et ouvert, on peut sentir la Présence; il n'a pas besoin pour cela d'être au premier plan. Même s'il est en avant, il peut arriver aussi que l'on ne sente pas encore la Présence divine dans le cœur; seules règnent l'aspiration, la bhakti, la consécration. Il n'y a pas de loi fixe pour ces phénomènes; ils peuvent se développer différemment dans des natures différentes.

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2427

Si c'est dans le cœur, c'est peut-être le feu psychique; il est possible que le feu ait été allumé non par la joie, mais par la décision que vous avez prise de croire en l'action de la Mère, que le mental comprenne ou non. Une telle attitude favorise l'ouverture du psychique et peut à la fois apporter la joie psychique et enflammer Agni dans le centre psychique.

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2428

Rien n'est plus difficile au mental physique que d'abandonner ses habitudes, et cette difficulté est commune à tous. Le feu que vous avez senti est sans doute ce que nous appelons Agni, le feu de la purification qui agit sur le mental physique pour le transformer.

Le pont, dans votre vision, était le symbole d'un passage de la conscience ordinaire à la conscience spirituelle; la vaste plaine symbolisait la grande paix et le vaste silence qui accompagnent la conscience spirituelle lorsqu'on repose dans le Divin.

Les parfums que vous avez sentis étaient de vrais parfums, mais ils n'appartenaient pas au monde physique. Nous ne sommes pas seulement un corps de chair et de sang; il existe aussi, dissimulé à nos regards, un corps subtil, et nous commençons à le percevoir lorsque s'ouvre la conscience intérieure. Ces parfums venaient des profondeurs de ce corps subtil: parfums de pureté, d'amour, de consécration (rose), etc. C'est là, profondément au-dedans, que demeure l'être psychique, et c'est là que vous essayez d'aller quand vient l'impulsion, la pression qui vous pousse à vous intérioriser; c'est pourquoi vous vous êtes senti de plus en plus paisible: vous pénétriez de plus en plus profondément dans le psychique d'où venaient ces parfums.

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2429

Sudhā est le nectar ou amṛta, la nourriture ou la boisson des dieux. Dans le yoga, ces termes s'appliquent à ce qui se déverse du Brahmarandhra dans le palais, lorsque la concentration est forte. Mais ce dont vous parlez est psychologique; c'est donc sans doute la douceur psychique qui se répand dans l'organisme.

 

1 En français dans le texte.

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2 En français dans le texte.

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À l'anglais

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