Mère
l'Agenda
Volume 13
(Après avoir demandé des nouvelles de la santé du disciple.)
Généralement, c’est mieux?
Oui. Je ne sais pas, qu’est-ce que tu dis, toi?
(Mère rit) Je veux dire: dans l’ensemble, c’est mieux?... Tu n’entends pas?
Si-si, j’entends! mais tu veux dire dans l’ensemble de...
De toi?
Oh! moi... C’est un atome... je ne sais pas, qui essaye de servir à quelque chose, c’est tout.
(Mère hoche la tête)
Mais le «moi», je ne sais pas ce qu’il est. Quand je le vois, ce moi, il semble tout à fait ridicule et obscur.
(Mère rit)
Tout ce qui est bien, ce n’est pas moi du tout.
Ça, je comprends!
Alors je ne sais pas.
Ça, c’est très bien.
Oui, mais celui que j’«habite», en quelque sorte, cela paraît si obscur, si petit, si... oh!... si peu intéressant.
Écoute, c’est le Divin qui nous a faits tels que nous sommes...
Oui, douce Mère.
...C’est notre inconscience qui fait que nous ne savons pas, autrement nous devrions être toujours dans une espèce de paix lumineuse et simplement: ce que Tu veux, Seigneur, ce que Tu veux... (Mère ouvre les mains dans un abandon total). Comme ça.
Pour moi – c’est-à-dire pour cette espèce de... de ça (Mère pince la peau de ses bras), qui a vécu tant d’années, il ne sait plus rien et il ne peut plus rien, seulement... (même geste d’abandon, mains offertes au Seigneur).
Et alors, ce qui reste de volonté consciente, c’est d’être attentif – être attentif, tout à fait tranquille et paisible (geste à l’écoute d’en haut). Et ne pas être un obstacle ni une déformation à ce que le Seigneur... (Mère se reprend) le Divin veut. Voilà. Et pas un Divin personnel: la Conscience Divine à l’œuvre dans le monde.
On ne sait rien, on ne sait absolument rien, on est vraiment tout à fait imbécile, mais si l’on peut être comme cela (geste mains ouvertes): réceptif – réceptif dans un silence... un silence... qui adore... la Lumière, la Lumière... la Connaissance parfaite, la Volonté qui ne se trompe point...
(Mère ouvre les mains
long silence)
Tu n’as rien à dire?
Non, douce Mère.
Rien à demander?
On a toujours l’impression... oui, que l’on est toujours dans plein de problèmes. C’est le hiatus, c’est l’abîme de plus en plus douloureux entre une existence qu’on sait être tranquille, vaste, et puis une personne qui est... On a l’impression que cela devient de plus en plus criant, la disparité entre les deux.
Oui, c’est exactement ce que je vis.
Mais alors j’ai appris qu’il n’y a qu’une façon:
(Mère ouvre les mains)
C’est ça, tu comprends?1
(Mère plonge)
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