Mère
l'Agenda
Volume 12
Bonne fête! Bonne fête!...
(Mère distribue des cadeaux)
Ma carte est là – pas grand-chose. Je ne sais même pas ce que je t’ai écrit.
Je regarde? [le disciple ouvre.] Tu as dit: «Avec ma tendresse et mes bénédictions.»
Simplement. C’est mieux que des phrases. Je n’aime pas les phrases.
Je n’ai qu’une chose à te dire: j’ai besoin de toi, voilà! (Mère rit)
Oh! douce Mère, je voudrais te servir mieux... C’est une grâce de travailler pour toi.
Mais moi, je suis si contente de ton travail! il m’est si utile, tu sais – comme je veux qu’il soit. C’est comme cela. Pas une fois, je ne pense: oh! s’il faisait ceci, ou s’il faisait cela – non, exactement comme je veux.
Mon petit...
Alors qu’est-ce que tu as à me dire?
Je ne sais pas...
Il n’y a rien?
Je pense souvent au prochain livre que je devrais écrire, et je me demande dans quelle direction ce sera?
(Mère plonge longtemps,
puis un sourire se dessine sur ses lèvres)
J’ai comme l’impression de savoir le pourquoi de la création.
C’était pour réaliser le phénomène d’une conscience qui, à la fois, aurait la conscience individuelle – la conscience individuelle que nous avons naturellement –, et la conscience du tout, la conscience (comment dire?)... on pourrait dire globale. Mais les deux consciences s’unissent dans quelque chose... qui nous reste à trouver.
Une conscience à la fois individuelle et totale. Et tout ce travail, c’est pour que les deux consciences s’unissent dans une conscience qui soit cela à la fois. Et ça, c’est la réalisation prochaine.
(silence)
C’est pour nous que cela prend du temps (ce qui se traduit pour nous par le temps), comme si ça «se faisait», comme quelque chose qui est «à faire». Mais ça, c’est l’illusion dans laquelle nous sommes encore. Parce que nous n’avons pas... nous n’avons pas traversé l’autre côté.
Mais la conscience individuelle n’est pas du tout un mensonge, elle doit être associée à la conscience du tout de telle façon que cela fasse une autre conscience que, pour le moment, nous n’avons pas encore. Ce n’est pas qu’elle doive abolir l’autre, tu comprends? Il doit y avoir un ajustement, un aspect différent, je ne sais pas... où les deux soient manifestées simultanément.
Par exemple, en ce moment, il y a toute une série d’expériences sur le pouvoir de création qui est latent dans la conscience individuelle, c’est-à-dire la capacité que les choses soient connues – connues ou ce que nous appelons voulues – dans la conscience individuelle avant qu’elles ne soient. Nous disons «nous voulons ça», mais c’est un intermédiaire,1 c’est la conscience qui est en route vers quelque chose où elle est à la fois la vision de ce qui doit être et la capacité de le réaliser.
Ça, c’est la prochaine étape. Après...
Alors, pour nous, c’est-à-dire pour la conscience individuelle, ça se traduit par le temps, le temps qu’il faut pour... Je ne sais pas comment dire...
Je sens ça comme cela: on n’est plus ça, on n’est pas encore ça, et il ne faut pas quitter ça pour être ça – il faut que les deux s’unissent et forment quelque chose de nouveau.
(long silence)
J’ai une très forte sensation d’avoir attrapé la vraie chose, comme si je pouvais (Mère serre son poing) tenir la queue de la vraie chose. Et ça, ça explique tout – tout-tout-tout. Et ça n’annule rien.
(Mère plonge longtemps)
C’est étrange comme tout d’un coup tout est devenu clair-clair-clair... Il n’y a plus de problème.
(Mère replonge dans un sourire)
Tu n’as rien à me dire?
Je ne dois pas m’inquiéter?
Non. Non-non! si tu savais, c’est merveilleux! Tout, tous les problèmes ont été résolus tout d’un coup. Seulement, je ne peux pas dire.
Pas s’inquiéter.
C’est cent fois plus merveilleux que nous ne pouvons l’imaginer.
La question est de savoir si ça [le corps] va pouvoir suivre... Pour suivre, il faut non seulement que ça dure, mais que ça acquière une nouvelle force et une nouvelle vie. Ça, je ne sais pas. En tout cas, cela ne fait rien – la conscience est claire, et la conscience n’est pas soumise à ça (Mère désigne le corps). Si ça peut être utilisé, tant mieux, sinon... On a encore des choses à trouver.
Mais on a des choses à trouver! La vieille routine est finie.
C’est fini.
C’est la plasticité de la matière qu’il faut trouver – que la matière puisse toujours progresser. Voilà.
Combien de temps il faudra? Je ne sais pas. Combien d’expériences il faudra? Je ne sais pas. Mais maintenant, le chemin est clair. Le chemin est clair.
Mon petit, tu m’as fait le plus merveilleux cadeau aujourd’hui que l’on pouvait faire!
(Rires) Ce n’est pas moi, douce Mère!
Mais ça a choisi aujourd’hui, ta fête, pour venir. C’est clair.
Alors, tu viendras un peu avant trois heures pour la musique de Sunil. (Se tournant vers Sujata) Naturellement, si elle veut, elle peut venir!
Nous sommes bien ensemble à tes pieds, douce Mère.
Oui, elle te complète bien.2
(Le disciple pose son front sur les genoux de Mère)
This text will be replaced |
1 Mère veut dire une conscience intermédiaire ou un stade intermédiaire.
2 Il existe un enregistrement de cette conversation.