Mère
l'Agenda
Volume 11
10 octobre 1970
(Mère donne des fleurs de «transformation», en passe une à sa boutonnière, puis reparle de la traduction de l'introduction à «La Genèse du Surhomme».)
J'ai pensé aussi demander à Shu-Hu de le faire en chinois. Ce serait bien.
Je lui demanderai pour toi?
Oui, tu lui diras que je lui demande de le faire, s'il veut bien le faire. Si on pouvait l'envoyer en Chine... Il y a un Chinois à Shantini-ketan, mais je ne suis plus en rapport avec lui (il a donné tous ses biens à la Chine communiste, et il reste ici). C'est un philosophe, un homme très intelligent... Mais en tout cas, pour traduire, c'est Shu-Hu qui doit le faire.
L'allemand, je ne sais pas... Nous avons beaucoup d'Allemands, mais je ne sais pas.
Quant au livre lui-même, il fera comme L'Aventure, il se répandra peu à peu.
*
* *
(Puis le disciple passe à la lecture du chapitre I: «La forteresse mentale». Mère s'arrête à la phrase suivante:)
«...Rien n'est inutile au monde, nous en sommes encore à chercher la douleur qui n'a pas sa secrète puissance d'élargissement.»
C'est magnifique! magnifique.
(À la fin du chapitre, le disciple cite le début de «L'Heure de Dieu», de Sri Aurobindo)
«...il est des moments où l'Esprit se meut parmi les hommes..., il en est d'autres où il se retire et les abandonne à leurs actes selon la force ou la faiblesse de leur propre égoïsme. Les uns sont des périodes où même un léger effort suffit à produire de grands résultats et à changer la destinée...»
C'est fini?
Tu ne dis pas que nous sommes à un moment comme celui-là?
Je peux ajouter une phrase: «En vérité, nous sommes à ce moment-là.»
Ah! oui.
(Mère fait divers commentaires satisfaits, puis entre dans une contemplation très souriante)
C'est curieux, ça fait des images...
(Mère replonge)