Mère
l'Agenda
Volume 10
Est-ce que F t'a dit ce que le guérisseur lui a dit?... Ils se sont rencontrés hier ou avant-hier et il lui a fait des «confessions». Il a dit qu'il était venu dans l'Inde avec l'espoir de trouver un endroit où il pourrait être tranquille pour plusieurs semaines, ou même pour plusieurs mois, parce qu'il avait trouvé le moyen de tout guérir, excepté une hernie qu'il a, et il voulait trouver le moyen de guérir sa hernie en étant tranquille. Alors F lui a dit: mais vous pouvez être tranquille ici. Il a répondu: «Oh! mais si l'on me demande, je ne peux pas refuser de soigner.» Alors, peut-être vaudrait-il mieux cesser de lui envoyer des gens... mais il faudrait qu'il change de maison, qu'il soit seul quelque part. Il faudrait lui demander s'il accepte.
C'est comme cela que les choses se sont passées: l'autre jour, celui qui fait la cuisine avec F, à «Tout ce qu'il faut», avait une très forte fièvre et il était tout à fait à plat. Elle a dit: je vais chercher A.R. Elle l'a cherché – il l'a guéri en cinq minutes. Mais c'est à cette occasion qu'il a parlé. Alors, vois avec lui. Si on ne lui envoie personne, personne n'ira. S'il pense que l'endroit ici est salutaire à sa recherche, on lui trouvera bien un coin où il pourra être tranquille.
Et toi, tu vas bien, tu as dormi (!)
Oui!... Mais l'effet de ce guérisseur, l'effet d'accélération que tu sentais dans ton corps, les nausées et tout cela, ça s'est arrangé ou bien...
Oui, (riant) je me suis arrangée!
Moi-même, quand F m'a transmis cette «confession», à ce moment-là, quelque chose est venu, je me suis concentrée, puis je lui ai fait dire par F que j'avais fait le nécessaire [pour le guérir], qu'il n'avait plus qu'à se reposer. Mais ça peut attendre encore quelques jours, il y a encore deux personnes que je voudrais lui faire voir... Si j'étais lui, je resterais ici (!) Parce qu'il est REMARQUABLEMENT réceptif à la Force; alors s'il reste ici, il pourra guérir – j'ai vu hier qu'il pouvait très bien guérir. J'ai fait ce qu'il faut, c'est à lui de la recevoir – je n'ai pas besoin de le voir pour cela.
Mais toi, ça va?
Oui-oui!
R a eu des difficultés après l'avoir rencontré, et M a eu des difficultés!... Je crois que tout cela s'est remis en place.
Des difficultés? Des conséquences physiques?
Oui.
Moi, j'ai toujours senti son contact comme quelque chose de très bénéfique.
Ça dépend de... ce dont on a besoin.
Mais ça ne fait rien. Pour moi, ça m'a donné beaucoup de travail, parce que j'avais harmonisé la transformation du corps avec les besoins du travail, et j'étais arrivée à trouver une harmonie qui faisait que je n'étais JAMAIS fatiguée. Avec lui, les deux fois que je l'ai vu, j'ai eu, après, plusieurs heures de fatigue, qui m'était inconnue depuis des années. Il a fallu que je travaille beaucoup. Mais maintenant, ça va.
Mais je te dis: des cas comme cela, cet homme qui avait la fièvre, en dix minutes il l'a guéri. Et ça ne m'étonne pas.
Moi, je le trouve touchant, cet homme.
Oui, il est touchant.
C'est bien qu'il ait dit cela: qu'il était venu dans l'Inde avec presque la certitude d'y trouver un endroit tranquille où il pourrait se concentrer jusqu'à ce qu'il trouve le moyen de guérir sa hernie, et il dit: «C'est la dernière chose; tout le reste a été guéri, mais cela, ça reste.»
C'est accessoirement pour cela qu'il est venu dans l'Inde, parce que la vraie raison de sa venue dans l'Inde, c'était vraiment les questions qu'il t'a posées l'autre jour.
Oui... Moi, je crois qu'il peut guérir vite. Je ne sais pas dans quel état est sa hernie, cela dépend (il y en a de mauvaises), mais si c'est une hernie ordinaire, ça peut être vite guéri.1
*
* *
(Puis Mère écoute la lecture de l'Entretien du 26 août 1953 sur l'amour)
Sujata voudrait te demander quelque chose.
(Sujata:) Douce Mère, cette Force d'Amour qui vient – ça vient parfois, on sent, n'est-ce pas, on aime vraiment –, mais pourquoi ne peut-on pas la garder constamment?
On doit pouvoir la garder!
(Sujata:) Je pense aussi, on devrait, mais on n'arrive pas à la garder.
Mon petit... elle est constamment ici! Constamment, quoi que ce soit que le corps fasse – qu'il voie des gens ou qu'il s'occupe de lui-même ou qu'il dorme –, et c'est toujours-toujours-toujours là, conscient, vibrant.
Je dis «C'est possible»: c'est un fait. Seulement, ce qu'il faut... ce qui l'empêche généralement, c'est que la conscience physique dans la plupart des gens est très obscure; elle est seulement faite des besoins, des désirs, des réactions les plus matérielles, mais ce qu'il faut, c'est éveiller dans les cellules l'amour du Divin, et une fois qu'elles aiment le Divin, c'est comme cela tout le temps: ça ne bouge plus – ça ne bouge plus. C'est même BEAUCOUP plus constant qu'aucun mouvement vital ou mental: c'est comme cela (Mère ferme ses deux poings), ça ne bouge pas. Les cellules sont tout le temps comme cela, dans un état d'amour pour le Divin.
C'est cela qui est remarquable dans le physique, c'est que, quand le physique a appris quelque chose, il ne l'oublie jamais. Les cellules, quand elles ont appris ça, ce don de soi, cette offrande au Divin, et ce BESOIN de s'offrir, c'est appris, ça ne BOUGE PLUS. C'est constant, vingt-quatre heures sur vingt-quatre sans arrêt et jour après jour, et il n'y a pas de changement, et même quand il y a quelque chose qui ne va pas (on a une douleur, ou il y a quelque chose), le premier mouvement, c'est cela: c'est de l'offrir, c'est de le donner – spontanément. La conscience supérieure n'intervient pas, c'est spontané: c'est la conscience contenue dans les cellules.
C'est le vital et le mental qui sont comme cela (geste zigzagant) instables. Surtout-surtout le vital qui s'intéresse à toutes sortes de choses.
Naturellement, les deux sont interdépendants: il faut que l'ego soit aboli – que le gouvernement de l'ego soit aboli. Ça, généralement, les gens croient que ce n'est pas possible, d'abolir l'ego physique; non seulement c'est possible mais c'est fait, et le corps continue, et il continue à marcher – il n'est pas parti! (il a eu un petit moment difficile... un petit moment).
Maintenant ces cellules se demandent comment il est possible de continuer à exister sans ce mouvement d'adoration. Elles sont comme cela, partout (geste d'aspiration intense), partout. C'est très intéressant.
Toutes ces difficultés que l'on a avec le développement intérieur quand on s'occupe du vital et du mental, les retours des vieilles choses et tout cela, là (dans le corps) c'est fini, ce n'est pas comme cela.2
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1 Le disciple a donc interrogé le guérisseur, qui lui a répondu exactement ceci: «Je ne suis pas venu dans l'Inde pour me soigner, mais pour me mettre à la disposition de la Force et pour apprendre. Je ne me sens pas inspiré à m'arrêter de soigner les gens pour m'occuper de moi-même, et je ne veux pas décider arbitrairement et mentalement de m'arrêter. D'ailleurs, je ne "décide" jamais rien: je fais ce que l'on me demande. Si Mère me demande d'arrêter et de me soigner, j'arrêterai.» Il a expliqué également qu'il avait déjà guéri la hernie qu'il avait du côté gauche; restait celle du côté droit, qu'il avait laissée exprès se développer pour avoir l'expérience. Elle était actuellement de la grosseur de son poing (de paysan). C'était la dernière «barrière» à franchir, dit-il, «Après cela, plus rien ne serait impossible.» (l'enregistrement du début de cette conversation n'a pas été conservé.)
2 Il existe un enregistrement de cette deuxième partie de la conversation.