Mère
l'Agenda
Volume 6
(Sujata:) Pourquoi Pavitra est-il en si mauvais état?
Le docteur lui avait prédit qu'il ne pourrait plus bouger du tout, et il monte les étages, il va ici et là. Seulement, c'est un effort. Mais le docteur avait dit: «Il ne pourra plus bouger, il sera dans son lit, immobilisé.» Donc, c'est déjà a big achievement [un grand résultat].
C'est une ankylose de tous les muscles.1
(Sujata:) Quand je le vois le matin, c'est terrible. Il lui faut longtemps pour pouvoir remuer, et il a beaucoup de douleur.
Oui, ça fait mal.
Oh! il ne marche que par la volonté. Ça, je sais. Je sais, parce que, en règle générale, on est fichu, on ne peut plus bouger.
(silence)
Au fond, toute la difficulté vient de la somme d'inconscience qui reste dans la Matière qui nous constitue. C'est... c'est terrible. Et alors, il faut tout ça pour sortir cette Matière de son inconscience: toutes les souffrances, tous les désordres, toutes les triturations... C'est ce que je vois tous les jours. Et le degré d'imbécillité... cela nous paraît une imbécillité, nous appelons cela une imbécillité, mais... N'est-ce pas, l'intermédiaire auquel cette inconscience répond, c'est cette mentalité de la cellule, la mentalité matérielle, et alors, cette mentalité matérielle, quand elle est saisie par une idée, elle est véritablement possédée par l'idée et il lui est presque impossible (pas impossible mais extrêmement difficile) de se libérer – il faut une intervention d'un autre domaine.
Et les maladies, c'est cela. C'est la même chose pour la maladie du docteur: ce tremblement, c'est une possession d'idée, c'est ce qui, pour l'intelligence consciente, se traduit par une possession d'idée, un hypnotisme – une sorte d'hypnotisme accompagné d'une peur dans la matière. Les deux ensembles: possession et peur, une sorte de crainte. Et tout cela, impuissant. Une possession d'idée et une impuissance à la rejeter, et une peur, une impuissance à résister. Et alors cette espèce de crainte que nous traduisons par: «Oh! ça va être comme cela... oh! ça va être cette maladie...»
Dans les anciennes Écritures, on comparait cela à la queue du chien tordue. Mais c'est vraiment comme cela, c'est une espèce de PLI, que l'on essaye de redresser et qui se reforme automatiquement, imbécilement – on détord, et puis ça se retord, on rejette, et puis ça recommence. C'est extrêmement intéressant, mais c'est lamentable. C'est lamentable. Et toutes les maladies sont comme cela, toutes-toutes-toutes, quelle que soit la forme extérieure. La forme extérieure, c'est seulement une façon d'être de la MÊME CHOSE2 – parce que les choses s'arrangent de toutes les façons possibles (il n'y a pas deux choses pareilles et tout s'arrange différemment), et alors, il y en a qui suivent des plis analogues, et c'est cela que les docteurs appellent «telle maladie». Mais s'ils sont sincères, ils vous disent: «Il n'y a pas deux maladies qui se ressemblent.»
Mais c'est un travail!... Je suis en train de me battre avec ça, c'est un pugilat.
Combien de temps cela prendra? Je ne sais pas. Quel prix faudra-t-il payer? Je ne sais pas... Oui, certainement, on peut voir au bout: quand on aura attrapé le «truc», la loi profonde ou la puissance vraie qui régit ces choses, ah! alors!... on pourra quelque chose.
Jusque là, il faut tenir bon. Tu sais ce que c'est, tenir bon? C'est être comme cela (geste immobile dans l'Éternel). On est assailli par d'innombrables idées, un défaitisme général (même geste): être immobile dans une foi ascendante et progressive.
Tiens, j'ai dit l'autre jour que la perfection est éternelle et que c'est à cause de la résistance de la Matière que, sur la terre, elle est progressive.
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1 En fait, un cancer.
2 Cette phrase a été rajoutée par Mère après.