Mère
l'Agenda
Volume 6
(Avant de passer dans la salle de musique pour jouer de l'orgue1 à l'occasion de la fête de Sunil, le disciple musicien.)
Je t'avais parlé de cette comète l'autre jour, et il est arrivé quelque chose d'amusant. Je m'étais dit comme cela: «Tiens, ce serait bien intéressant de voir cette comète comme on peut la voir avec le plus puissant télescope que l'on ait inventé.» Et à peine la pensée était-elle venue (c'était la nuit dernière) que j'entends: «Regarde.» Alors j'ai ouvert les yeux, et j'ai vu la comète, grande comme ça, toute grande, comme on pouvait la voir avec le télescope le plus puissant, toute brillante, avec sa queue! Et ce qu'il y avait d'intéressant, c'est que tout à côté (pas comme la queue de la comète, mais juste à côté), il y avait un astre, une sorte d'astre, mais tout petit, très brillant, qui me paraissait avoir un intérêt très particulier.
Et l'effet continue. Cette substance dont je t'ai parlé, continue d'agir dans l'atmosphère terrestre. Tu ne sens pas? Tu n'as pas la sensation d'être plus confortable, non?
*
* *
Plus tard, après la musique:
C'est un peu compliqué de vivre! (Mère rit) Pour cela, tu es d'accord!
Oui. Mais tu as l'air fatiguée.
Non, je ne suis pas fatiguée – je ne suis pas fatiguée.
C'est un rythme intérieur tout à fait harmonieux, et quand je peux vivre selon ce rythme, tout est très bien, et même merveilleusement bien, comme l'histoire de ma comète, c'est-à-dire que l'on a l'impression qu'il suffit de dire: «Tiens, je voudrais ça», et c'est tout de suite comme ça; et en même temps, on est dans un ensemble de choses, qui ont leur utilité, leur nécessité et qui ne sont même pas en désaccord avec le Principe profond, mais qui extérieurement imposent leur rythme à ce Rythme-là. Et alors c'est quelquefois difficile.
Par exemple, aujourd'hui, j'avais l'intention d'avoir fini à dix heures et de te voir tranquillement, puis d'aller dans la salle de musique, j'avais même exprimé mon intention, mais rien n'y fait! Ce n'est pas de la mauvaise volonté, c'est une sorte de coalition des circonstances.
Ils s'en vont de plus en plus tard.2
Il me semble. Et il n'y a pas de raison que cela n'augmente pas encore. N'est-ce pas, j'ai tout cela (Mère montre un paquet de lettres) qui est du travail qui n'a pas été fait, qui devait être fait ce matin. Tous les jours, c'est comme cela. Maintenant, c'est une montagne de lettres, et il y a des lettres qui ne sont même pas ouvertes. Alors certains m'écrivent (mais ça me libère): «Je vous ai écrit déjà deux lettres et vous ne m'avez pas répondu, je n'ai pas de chance.» – Tant pis pour eux. Mais il y a ceux qui sont très patients, qui demandent des choses importantes pour eux et à qui je n'ai pas le temps de répondre. Quand j'entends la lettre (il y a des lettres que je n'ai même pas ouvertes, je ne sais pas ce qu'ils ont écrit), mais quand j'entends, je réponds intérieurement; s'ils avaient la perception mentale, ils recevraient ma réponse; malheureusement ils ne l'ont pas. Il y a des lettres importantes, des gens qui ont demandé une chose raisonnable, et un mot ou un geste les aiderait beaucoup à avancer – ce n'est pas possible. Et ça augmente de plus en plus. Avant, je me reposais («reposais», c'est-à-dire concentrais) régulièrement, à heure fixe, mais maintenant c'est fini, je ne peux plus. Ça aussi mange sur le repos, et c'est mauvais.
C'est le monde qui se précipite. Ce n'est pas seulement un petit nombre d'individus, c'est de partout: des Nations Unies, du Gouvernement de l'Inde, des gens ici ou là, partout, qui demandent la directive, l'indication. Ils devraient pouvoir recevoir mentalement; comme cela je pourrais faire tout le travail parce que ça ne prend pas de temps, c'est immédiat, mais ils n'en sont pas là, ils ne peuvent pas. N'est-ce pas, des demandes de «message», quelque chose pour faire partir une action, il y en a des dizaines tous les jours. Et c'est bon signe, je ne peux pas me plaindre. C'est bon signe, ça veut dire que le monde devient réceptif. Mais...
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1 Nous avons conservé l'enregistrement de la musique mais non celui de la conversation, probablement parce que nous étions en grande pénurie de bandes magnétiques.
2 Les secrétaires