SITE DE SRI AUROBINDO ET LA MÈRE
      
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Mère

l'Agenda

Volume 5

11 mars 1964

Je vais te lire quelque chose.

Il s'agit d'un Américain qui est venu ici avec toutes les idées américaines, et qui a fait une enquête sur tout (la façon dont les services étaient organisés, etc.) et qui m'a envoyé son rapport où il disait que tout manque d'organisation, de structure mentale... Je n'avais pas l'intention de lui répondre, mais avant-hier, juste au moment où j'allais me retirer pour la nuit, Sri Aurobindo m'a dit avec insistance – il est venu me dire: «Voilà ce qu'il faut dire à T», et il a insisté jusqu'à ce que je l'aie écrit – il a fallu que je l'écrive!

Sri Aurobindo has told us (it's he himself who said it) and we are convinced by experience that above the mind there is a consciousness much wiser than the mental wisdom, and in the depths of things there is a will much more powerful than the human will.

All our endeavour is to make this consciousness and this will govern our lives and action and organise all our activities. It is the way in which the Ashram has been created. Since 1926 when Sri Aurobindo retired and gave me full charge of it (at that time there were only two rented houses and a handful of disciples) all has grown up and developed like the growth of a forest, and each service was created not by any artificial planning but by a living and dynamic need. This is the secret of constant growth and endless progress. The present difficulties come chiefly from psychological resistances in the disciples who have not been able to follow the rather rapid pace of the sadhana and the yielding to the intrusion of mental methods which have corrupted the initial working.

A growth and purification of the consciousness is the only remedy.

(traduction)

«Sri Aurobindo nous a dit, et nous sommes convaincus par l'expérience, qu'au-dessus du mental, il y a une conscience beaucoup plus sage que la sagesse mentale, et que, dans la profondeur des choses, il y a une volonté beaucoup plus puissante que la volonté humaine.

«Tout notre effort est de faire gouverner notre vie, notre action et d'organiser toutes nos activités par cette conscience et cette volonté. C'est de cette façon que l'Ashram a été créé. Depuis 1926, quand Sri Aurobindo s'est retiré et qu'il m'a donné toute la responsabilité de l'Ashram (à cette époque, il n'y avait que deux maisons louées et une poignée de disciples), tout a grandi et s'est développé comme une forêt qui pousse et chaque Service a été créé non pas selon un plan artificiel mais par une nécessité vivante et dynamique. C'est le secret de la croissance constante et du progrès sans fin. Les difficultés actuelles viennent principalement des résistances psychologiques dans les disciples; ils n'ont pas été capables de suivre l'allure assez rapide de la sâdhanâ et ont cédé à l'intrusion de méthodes mentales qui ont corrompu le fonctionnement initial.

«La croissance et la purification de la conscience sont le seul remède.»

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*   *

(Puis il est question de la précédente conversation, du 7 mars, et de l'expérience de l'ananda du progrès dans la vie.)

J'ai l'impression que c'est une chose décisive, parce que, pour moi, les choses ont changé. Ce ne sont pas de ces choses qui viennent et puis qui s'en vont.

Bon... maintenant il faut aller plus loin.

Peut-être était-ce cela que je voulais dire quand j'ai dit «quatre ans», parce que j'étais dans un état assez étrange quand je suis revenue du balcon, le 29... Tiens, je vais te montrer une photo: on m'a donné des photos de ce balcon.

(Mère va chercher une photo, puis regarde)

Avec le manteau qui vole comme une aile...

Je ne voyais pas physiquement... Mais cette expression-là... c'était dans cet état que j'ai dit (j'étais concentrée et quelque chose est sorti de là – du cœur – et a dit au Seigneur): «Eh bien, on attendra quatre ans.»

Quatre ans, ça veut dire 1968. Sri Aurobindo a dit qu'il y aurait un commencement de manifestation supramentale en 67; alors en 68, peut-être que les deux expériences se joindront. C'est possible.

La photo est claire.

Une expression que je ne te connais pas.

Que tu ne me connais pas...

N'est-ce pas, ce n'est pas une femme, ce n'est pas un homme; c'est évident, il n'y a ni femme ni homme, là.

Et pour moi, comme je vois, les yeux c'est la volonté, et le bas du visage, c'est la lutte, la difficulté – ça représente la difficulté avec la terre. Mais les yeux, c'est la volonté de mettre le contact (Mère tire de haut en bas pour joindre le haut et le bas).

Ce ne sont pas des yeux de supplication, regarde bien attentivement: ce sont des yeux de volonté – ce sont presque des yeux de commandement.

Oui, comme si tu disais: «Alors?»

L'enregistrement du son fait par Satprem    

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