Mère
l'Agenda
Vol. 1
(Le début de cette conversation a malheureusement disparu. Il s’agissait du livre que le disciple est en train d’écrire sur Sri Aurobindo et le disciple exprimait à Mère son rêve d’écrire automatiquement, sans même qu’il soit besoin de penser: que cela coule tout seul.)
...Tu voudrais transporter la pensée dans les domaines supérieurs, au-delà de la pensée même!... Ça, c’est pratiquement impossible.
Tu comprends, si j’étais Anglais et si j’écrivais en anglais, on pourrait tenter de faire un livre sur Sri Aurobindo avec «Savitri» uniquement. On peut se maintenir dans un rythme poétique qui ouvre les choses avec des citations de Savitri. Mais en français, ce n’est pas possible, comment traduire?
Oui, c’est ce que je veux dire. Mais même en anglais.
En anglais, ce serait possible. Mais c’est quand même destiné à un public moyen, alors il ne faut pas non plus que je les noie!
Ça, ce n’est pas tant la question du public que la question de la langue – le public, tu sais, à n’importe quel niveau, on peut tout d’un coup toucher une âme, n’importe où. Mais au fond, si avec un livre comme celui-là on touche une ou deux âmes, c’est un résultat merveilleux. Au point de vue intellectuel, ça ouvre le chemin aux gens: ceux qui veulent, ils peuvent aller. Enfin...
Je crois que je n’aurai pas une surprise quand j’aurai ton livre! Quelquefois j’entends des morceaux tout entiers. Cette nuit, c’était presque comme si tu me lisais le livre – pas tout à fait avec des mots mais... Je me suis réveillée et Sri Aurobindo était là, et c’était comme si tu avais lu quelque chose – il approuvait, il disait: «Oui, c’est bien comme cela, c’est bien», it’s all right.
(silence)
Voilà, mon petit.
Alors, dis-moi, encore toute une semaine sans se voir...
On reste très-très proche. Très proche – tu n’as pas besoin de le sentir!
(le disciple fait la grimace)
... le sentir, ça c’est du luxe. Ça viendra plus tard. Au revoir.1
This text will be replaced |
1 Il existe un enregistrement de cette conversation, sauf le début disparu.